Activité n°9: D’un monde à un autre

CEB1

Lisez le texte qui suit.

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vous pourrez voir leur définition ou leurs synonymes.

Camille s’assit dans l’herbe face à Edwin. Un frisson la parcourut. La nuit était presque complète et la température avait baissé spectaculairement. Elle n’était vêtue que d’un tee-shirt, d’un blouson léger et d’un jean. La chaleur du feu ne parvenait pas à la réchauffer. Elle croisa les bras sur son ventre en enfonçant la tête dans ses épaules.

Edwin, lui, ne paraissait pas souffrir du froid. Camille l’observa avec attention.

C’était un homme assez grand, aux cheveux courts coupés en brosse, déjà presque blancs bien qu’elle ne lui donnât pas plus de quarante ans. Il était vêtu d’une tenue foncée de cuir brut qui mettait en valeur la puissance de ses épaules. Son visage tout en méplats et sa peau mate faisaient ressortir le gris de son regard.

Il avait posé à ses côtés son long sabre à la lame légèrement incurvée et son arc impressionnant. Il se tourna et fouilla un instant dans son sac. Il en sortit une couverture qu’il tendit à Camille.

– Enroule toi là-dedans, proposa-t-il gentiment, c’est une peau de siffleur, elle te tiendra chaud.

Elle le remercia. La couverture était douce, légère et Camille sentit très vite une agréable chaleur l’envahir.

Salim choisit ce moment pour revenir, les bras chargés de branches qu’il déposa à côté du feu.

Il claquait des dents mais, à son habitude, trouva le moyen de plaisanter.

– Voilà chef ! J’aurais volontiers coupé un arbre ou deux, mais j’ai oublié mon canif à la maison…

– C’est bien mon garçon, acquiesça Edwin sans se formaliser de la boutade, réchauffe-toi maintenant si tu ne veux pas tomber malade.

Camille lui proposa un pan de la couverture.

Salim s’assit à côté d’elle et poussa un soupir de satisfaction lorsqu’il rabattit la peau sur ses épaules.

Comme son amie, il remonta ses genoux et y appuya son menton.

Edwin les regarda en silence, puis se concentra sur Camille.

– Alors ?

Elle hésita un instant.

– Cela vous sera peut-être difficile à croire, mais nous ne sommes pas originaires d’ici, de ce monde je veux dire. Nous sommes arrivés par accident, même si ça nous a sûrement sauvé la vie.

– Ne t’occupe pas de ce que je peux croire ou comprendre, intervint Edwin, raconte-moi tout, depuis le début.

Camille respira profondément, jeta un regard à Salim qui lui adressa un clin d’oeil d’encouragement, et commença son récit, à peine troublée de temps à autre par le cri d’un animal sauvage.

Edwin ne l’interrompit pas, même lorsque, par deux fois, il alimenta le feu avec des gestes précis. Quand elle eut terminé, il se passa la main dans les cheveux.

– Cette histoire est surprenante, grogna-t-il à mi-voix, et m’oblige à un choix dont je me serais volontiers passé… Bon, nous allons essayer de manger un morceau, continua-t-il plus fort. Je n’avais pas prévu d’avoir des invités, mais j’ai de quoi vous rassasier, pour peur que vous ne soyez pas trop difficiles…

Camille haussa les sourcils.

– Nous aimerions aussi entendre ce que vous avez à nous dire.

– Et que pourrais-je avoir à raconter qui vous concerne ?

– Beaucoup de choses, affirma Camille. Qui sont ces marcheurs qui nous poursuivaient ? Où sommes-nous ? Pourquoi n’êtes-vous pas surpris par notre histoire ?

Edwin sourit.

– J’aurais dû m’attendre à ce que tu sois curieuse, les dessinateurs le sont toujours. N’attends pas toutefois que je te fasse un cours sur l’Imagination, les Spires et le pas sur le côté. Je ne suis pas analyste.

– Je ne pige rien, hasarda Salim.

– Vous avez compris, reprit Edwin sans tenir compte de l’intervention du garçon, que vous étiez passés dans un autre monde. Ce transfert, qui a dû être une sacrée surprise pour vous, n’en est pas une pour moi. Nous savons depuis longtemps que deux mondes coexistent et qu’il est possible de passer de l’un à l’autre, même si les dessinateurs en mesure de le faire sont très peu nombreux. Ce passage s’appelle le pas sur le côté. Le grand pas, pour être plus précis.

– Les dessinateurs ? interrogea Camille.

– Ce sont des personnes qui ont le pouvoir d’évoluer dans une dimension peu connue dans votre monde. L’Imagination.

 

– La Quête d’Ewilan, D’un monde à l’autre – Chapitre 8

Pierre Bottero

Source de l’image : Googles Images

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