Activité n°10: L’Europe et le climat

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« Aucun chef d’Etat ne se bat vraiment pour le climat en Europe »

Les dirigeants européens ne sont pas parvenus à un accord sur les objectifs que doit se fixer l’Union européenne (UE) en matière de réduction des gaz à effet de serre d’ici à 2030. Réunis vendredi 21 mars à Bruxelles, les chefs d’Etat ont choisi de reporter leur décision « en octobre » ou au plus tard « d’ici la fin de l’année ».  Ils se sont engagés à ce que le chiffre qui sera retenu soit « en ligne avec les objectifs déjà pris à l’horizon 2050 ».

Pour la commissaire au climat, Connie Hedegaard, « c’est un signal clair » que les pays membres soutiennent la proposition de la Commission de réduire de 40 % les émissions de l’UE d’ici à 2030. Un chiffre qui n’a pu être endossé par le Conseil en raison de l’opposition de la Pologne et d’autres pays d’Europe centrale.

L’échéance de mars 2014 avait été fixée au printemps 2013 pour donner une impulsion aux négociations internationales qui pourraient aboutir en décembre 2015 sur un accord mondial sur le climat. Ce rendez-vous manqué est jugé « décevant » par Wendel Trio, le directeur de Réseau Action Climat, la principale plateforme d’ONG européennes agissant sur les questions climatiques.

Les chefs d’Etat ont-ils manqué de temps et d’éléments pour prendre une décision ?

Non, je ne le crois pas. Les Européens discutent de cet objectif de 40 % depuis des mois même si formellement la Commission européenne n’a dévoilé sa proposition qu’en janvier. L’Europe a par ailleurs pris pour engagement de réduire de 80 à 95 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050, la route est donc balisée si elle veut respecter cet objectif. Montrer dès maintenant que l’Europe maintient le cap aurait été un signal positif pour la négociation internationale. Cela ne préjugeait pas de la discussion qui aura lieu ultérieurement sur la répartition de l’effort entre les pays membres. C’est comme cela que l’Europe avait procédé en 2007 pour l’adoption du premier paquet énergie-climat qui détermine les objectifs à l’horizon 2020.

Qu’est-ce qui a fait défaut alors ?

La volonté politique des chefs d’Etat des plus grands pays de l’Union n’est pas assez forte. Le climat n’est pas leur priorité même si un sondage publié, il y a quelques jours par la Commission européenne, montre que les citoyens attendent que leurs dirigeants fassent davantage. Or sans leur engagement, rien n’est possible. En 2007, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni avaient tout fait pour qu’un accord aboutisse. Aujourd’hui, on ne voit pas de force comparable. Cela ne me rend pas confiant sur la capacité des Vingt-Huit à prendre des décisions dans les mois qui viennent.

Est-ce si important que l’Europe montre l’exemple ? Elle ne pèse que 11 % des émissions mondiales.

Qu’on le veuille ou non, en matière de lutte contre le réchauffement climatique, l’Europe reste la référence pour les autres pays. Si l’Europe n’agit pas dans la négociation internationale, les autres ne le feront pas. Lors des discussions qui ont eu lieu la semaine dernière à Bonn, au siège de la Convention des Nations unies sur le changement climatique, on a bien vu la tentation du repli et de lattentisme des grands pays émergents. Certains continuent de jouer la division entre les pays industrialisés et les pays en développement. Il est donc important que l’Europe commence à abattre ses cartes pour créer une dynamique.

Par ailleurs, la lutte contre le changement climatique ne doit pas seulement être perçue comme un coût. Elle peut permettre, en améliorant l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables, de réduire la dépendance énergétique de l’Europe. On voit dans le contexte de la crise ukrainienne à quel point cela est important.

Vous réclamez un objectif de réduction de 55 % pour 2030. Pensez-vous avoir une chance d’être entendu ?

Pour contenir la hausse des températures en deçà de 2 °C, il faudra réduire de 80 à 95 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Cela correspond, pour 2030, à un objectif intermédiaire compris entre 40 % et 55 %. Nous pensons qu’il serait plus prudent, compte tenu du retard pris dans la mise en œuvre des politiques climatiques, de s’aligner sur la fourchette haute. Le Royaume-Uni s’est prononcé pour un objectif de 50 %, la Suède également souhaite aller au-delà des 40 %. Il nous importe que la discussion reste ouverte et que l’Europe se laisse la possibilité, notamment en fonction de la négociation climatique internationale, de faire preuve de plus d’ambition.

 

Source de l’article : lemonde.fr
Source de l’image : googles images

 

 

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